Azienda Agricola Muscari Tomajoli vue sur les vignobles

Entretien avec Marco Muscari Tomajoli

Traduction en français

A.G : Bonjour Marco, merci beaucoup de me recevoir. C’est un plaisir de venir te voir aujourd’hui. Je te remercie parce que je sais que tu es occupé. Il y a juste toi et…

M.M.T : Et deux personnes. Merci à toi. Quoi qu’il en soit, c’est un réel plaisir de t’avoir parmi nous.

A.G : Nous sommes au nord de Rome, à une centaine de kilomètres à peu près, à Tarquinia, au sud de la frontière avec la Toscane. Ce n’est pas la première région à laquelle on pense quand on parle de viticulture en Italie, mais aussi dans le Latium. Peux-tu nous expliquer la région d’un point de vue viticole ?

M.M.T : Oui. Tarquinia, comme tu l’as dit, est une région qui est encore peu connue, disons du point de vue de la viticulture. 

En fait, nous nous trouvons dans une région magnifique. Nous sommes à environ 20 km de la frontière toscane. Donc, la terre a beaucoup de similitudes avec la Maremme toscane. Nous sommes proches de la côte, nous sommes au milieu de la Tuscia qui va du lac Bolsena, de l’arrière-pays, à Tarquinia, jusqu’à la côte.

C’est une région encore peu connue, mais très vivante d’un point de vue œnologique et heureusement, je vois beaucoup de maisons qui se développent. Beaucoup de jeunes qui relèvent ces défis, de créer de nouvelles entreprises ou de reprendre d’anciennes exploitations familiales. Donc une partie très vivante à mon avis du point de vue du territoire, du terroir, elle a des caractéristiques vraiment incroyables et je pense qu’on va se rendre compte dans les prochaines années que ce sont des zones à forte vocation. Et malheureusement, nous payons un peu pour la proximité d’une région œnologique très importante comme la Toscane.

A.G : Bien sûr. Comment racontes-tu le terroir, qui est une région peu connue mais manifestement à grande vocation ? Vu la qualité de tes vins, nous y reviendrons plus tard. Comment racontes-tu le territoire lorsque tu le présentes à l’étranger, par exemple ?

M.M.T : Donc, le territoire. Je suis évidemment né à Tarquinia. Ce sont donc mes racines, je suis né et j’ai grandi ici. D’un point de vue humain, ma vie est ici. Je la raconte donc avec beaucoup d’affection et de sentiments. 

Et puis je le répète, au-delà de l’aspect passionnel, à mon avis, il y a des aspects techniques, et c’est ce qui a poussé notre œnologue, à aller au bout de ce nouveau projet avec nous, à nous suivre.

À mon avis, certains aspects techniques sont vraiment bons : nous sommes sur une légère colline, à 150 mètres au-dessus du niveau de la mer, à environ six kilomètres de la mer et il s’agit d’une zone connue sur le plan historique. Tarquinia est également inscrite au patrimoine de l’UNESCO depuis 2004 pour sa nécropole étrusque. D’un point de vue œnologique, à mon avis, c’est encore assez récent.

A.G. : Assez récent, bien que le vin soit produit ici depuis le 6e siècle avant J.-C.

M.M.T : Exactement ! C’est vrai. Disons qu’il y a eu des hauts et des bas dans ce domaine du point de vue œnologique. Même si, comme tu l’as dit, l’histoire est profonde et très ancienne. Peut-être que cela n’a pas été une ligne droite, mais cela a été une croissance avec des hauts et des bas.

Cependant, au cours des dernières années, nous avons redécouvert le potentiel de cette région et je la vois donc en pleine expansion.

A.G : Je sais que c’était la ferme de ton arrière-grand-père, si j’ai bien compris. Il ne produisait pas de vin. On savait à l’époque qu’il était possible de produire du vin ? Que vous auriez pu un jour en faire une activité commerciale ?

M.M.T : Je ne pense pas, et c’est peut-être là toute la beauté de la chose….

A.G : Absolument

M.M.T : Je le considère… pour la façon dont elle a été conservée… Et j’essaie toujours de garder intacte la simplicité, disons, de cet endroit. D’un point de vue naturaliste, nous avons toujours cette immense forêt derrière nous, qui longe toute la ferme. Ensuite, comme tu peux le voir, la monoculture n’est pas aussi répandue, heureusement. Il s’agit donc de zones dotées d’une importante biodiversité, que nous essayons toujours de préserver le mieux possible pour l’avenir.

 Mon arrière-grand-père était un soldat vétéran de la Première Guerre mondiale et la municipalité de Tarquinia a mis en vente les premiers terrains dans cette zone appelée Bandita San Pantaleo. Mon arrière-grand-père a acheté cette première part de deux hectares. Il faisait du vin, mais seulement pour… Et nous avons encore quelques plantes originales de mon arrière-grand-père, mais seulement, évidemment, pour la subsistance. Il s’agit donc d’une agriculture de subsistance pour la famille et non d’une agriculture commerciale.

A.G : Comme dans de nombreuses régions d’Italie, le vin a toujours fait partie de la culture domestique.

 Comment l’idée a-t-elle germé ? C’est ton père qui a lancé l’activité viticole ? Comment son projet a-t-il vu le jour ?

M.M.T : Donc, mon père. Oui, c’est avec lui que tout a commencé, ce projet. A l’époque, je te le dis franchement, je n’aurais jamais imaginé être ici aujourd’hui. Mais ça a été une sacrée aventure. 

Tout est parti de lui, alors qu’il faisait un tout autre travail.

Amiral dans la marine. Il a donc eu la chance de pouvoir voyager beaucoup dans le monde entier. Il a voyagé énormément, il a découvert tellement de choses. L’expérience qui l’a le plus marqué, je crois, c’est un séjour de trois ans en France. Une expérience que nous avons également vécue, car nous avons fait des allers-retours avec toute la famille, dans toute la France. Nous avons eu la chance de beaucoup voyager en France, de beaucoup circuler. C’est à partir de là qu’il a commencé à se passionner pour le vin. Nous avons commencé à visiter des vignobles français, dans plusieurs régions. Et c’est à partir de là que tout a commencé. 

Puis il a commencé à suivre des cours, à lire beaucoup. Et c’est à partir de là que l’aventure a commencé. Ici, nous avions cette ferme, comme tu l’as dit qui venait de mon arrière-grand-père et qui a été transmise à mon grand-père. Au fil des années, elle s’est un peu perdue. Parce qu’ici, en général, toute la partie agricole de Tarquinia a un peu décliné au fil des ans. Le marché lui-même a changé, évidemment pour toute une série de raisons. 

La ferme, nous avions ce petit bout de terre, cette terre à récupérer, et quand mon père a pris sa retraite avec cette immense passion -qu’il a heureusement réussi à me transmettre-, il s’y est lancé à corps perdu.

Il a donc démarré l’entreprise, nous avons tout restructuré, car tout ici était à l’abandon. Et nous avons planté ce premier vignoble expérimental de deux hectares seulement. 

C’est ainsi que tout a commencé. En 2007, cette nouvelle aventure a commencé et nous avons décidé de nous consacrer exclusivement à la production de vin.

En fait, comme nous l’avons déjà dit, bien que le vin ait toujours été utilisé dans ma famille pour la maison, il a commencé à devenir un véritable travail.

A.G : Oui, c’est devenu ton activité principale.

La genèse d’un tel projet mérite vraiment le respect, car il est né d’une passion de ton père. 

Lorsque tu as repris, -je sais que tu as dû reprendre le projet à l’improviste- pensais-tu déjà en faire ton métier ?

M.M.T : Non. Je le répète, ce qui est beau, c’est que ce fut pour moi un amour qui s’est développé lentement, au fur et à mesure que j’avançais. Le fait que mon père se soit jeté à corps perdu dans ce projet m’a certainement transmis quelque chose, c’est-à-dire que j’ai compris qu’il y avait quelque chose de différent dans ce projet.

Et je ne comprenais pas pourquoi il avait choisi ce domaine. 

Aujourd’hui, la réponse est beaucoup plus claire parce que j’ai fait la même chose. Puis, après les premières années où c’était une passion… Je ne sais pas, pour moi c’était plus une curiosité. 

J’ai commencé à suivre mes premiers cours de sommellerie et j’ai fait mes premiers pas. Ensuite, j’ai suivi notre œnologue, une personne très compétente, et c’est grâce à eux, à mon père et à l’endroit où je me trouvais que j’ai commencé à cueillir cet amour, cette passion pour le vin.

 Puis, comme tu l’as dit, à un moment donné, la situation s’est dégradée et j’ai dû choisir entre reprendre les rênes et continuer, ou tout abandonner et vendre l’entreprise, qui était encore au stade embryonnaire, c’est-à-dire dans une phase de démarrage. 

Là, j’ai vraiment vu un changement, un changement surtout dans ma tête. 

Parce qu’ensuite, assumer la responsabilité de tout ce projet, mais aussi et surtout la partie très affective, bien sûr, qui me liait à mon père.

 C’est là que s’est opéré le changement. Là, j’ai compris, c’était vraiment le choix que je voulais faire. C’était le pari que je voulais prendre.

A.G : Un pari, tu l’as bien dit. Et aussi parce que tu étais très jeune.

M.M.T : Oui, j’avais une trentaine d’années quand tout cela est arrivé. Aujourd’hui, je prends plus conscience de ce que cela comporte.

Pourtant, ce que nous sommes devenus, le peu que nous avons… que nous avons réussi à faire aujourd’hui, je le ramène toujours à ce moment-là. Parce que c’est là, vraiment, que le changement s’est opéré. Surtout dans l’attitude mentale de se dire “ok, je veux essayer de faire ça”. 

Et à l’époque, le pari était grand car, comme nous l’avons dit précédemment, le territoire ne s’y prêtait pas, nous n’avions pas de cahier des charges important auquel nous référer… Tout était lié à la qualité des vins.

A.G : En 2014.

M.M.T : 2014.

A.G : Le projet était-il déjà en cours ? Dans le sens où vous aviez déjà fait une sélection ? Je sais que vous avez expérimenté des cépages, était-ce déjà planifié ?

M.M.T : Oui. Comme je l’ai dit précédemment, nous avons planté le vignoble en 2007. En 2014, le premier millésime a été mis en vente. Nous sommes sortis avec Nethun et Pantaleone. 

Nous avons donc attendu sept ans. Nous avons attendu les trois premières années infructueuses de la vigne, puis nous avons commencé à expérimenter les différents cépages.

En 2014, le premier millésime, c’était notre première confrontation avec le marché, nos premières expérimentations. En 2014, mon père a commencé à être malade.

En 2016, c’est là que j’ai perdu mon père. 

Donc, à partir de 2014, je commençais déjà évidemment à prendre les choses en main dans l’entreprise, parce qu’il était déjà malade, et à partir de 2016, c’est moi qui ai porté le projet et c’est aussi l’année où nous avons lancé Velca, notre rosé. Donc les toutes premières années où nous étions encore en train d’expérimenter.

A.G : Qui a connu un succès presque immédiat. J’y reviendrai dans un instant, mais je voulais d’abord te demander si tu avais à l’époque d’autres projets.

M.M.T : tu veux dire une autre activité ?

A.G : Oui.

M.M.T : Écoute, j’ai toujours…

 C’est un point important. Parce que moi, contrairement à ce que tout le monde me conseillait, je me suis toujours forcé à n’avoir que cette activité. Parce que le fait de ne pas avoir d’échappatoires ou d’autres ressources sur lesquelles m’appuyer, j’ai toujours consacré 100 % de mon énergie et de ma volonté à ce projet. J’essaie de rester fidèle à ce principe parce que je crois que si l’on veut viser hauts, il faut rester entier.

A.G : Je suis tout à fait d’accord, c’est la clé du succès, n’est-ce pas ? Concentrer ses efforts et mettre toute son énergie en avant.

M.M.T : Avec tout ce que cela implique, bien sûr. Parce qu’alors, le dire est une chose, le faire dans la réalité, c’en est une autre.

A.G : Avec un poids de responsabilité, ce qui n’est pas rien.

M.M.T : Oui. Ensuite, les premières années ici, encore une fois, c’est là que je pense que l’on voit à quel point on est motivé pour faire quelque chose, pour dépasser les années les plus dures et les plus difficiles. C’est là, à mon avis, que l’on voit à quel point on est motivé par quelque chose.

A.G : Et tu avais déjà suivi le cours de sommellerie ? Et cela t’a-t-il permis d’avoir plus de connaissance ?

M.M.T : Cela m’a ouvert un monde. Bien sûr, je dois dire que j’ai commencé à faire du travail manuel tout de suite dans l’entreprise, donc j’ai toujours suivi la partie pratique et aussi un peu tous les aspects.

 Peut-être que le fait d’avoir une si petite entreprise t’oblige à suivre tous les aspects, l’ensemble de l’entreprise à 360 degrés. Mon père et Gabriele, bien sûr, étaient les plus passionnés. Ils m’ont toujours donné beaucoup d’idées. Le soir, je faisais des recherches pour essayer d’en comprendre le plus possible. 

Le cours de sommellerie m’a évidemment permis de me familiariser avec le vin, tout simplement. Au début, j’avais du mal à comprendre. Je les écoutais, je suivais un peu les coulisses, j’entendais leurs discussions sur le vin, mais je n’arrivais pas à tout comprendre. Je n’avais pas les bases nécessaires.

 Le cours m’a évidemment ouvert beaucoup de portes, pour beaucoup de choses, je l’ai toujours vu, et je le conseille toujours à tout le monde, comme un point de départ. Et non pas comme un point d’arrivée. Au contraire.

A.G : Non, bien sûr.

M.M.T : Ce n’est que le début d’un long voyage.

A.G : Je vais commencer par les bouteilles. Aujourd’hui, tu as quatre étiquettes qui sont le Nethun, le Velca, l’Aita et le Pantaleone. 

Je te raconterai une seule anecdote qui m’a beaucoup impressionnée. Je suis venu ici en 2018. Je suis venu ici à Tarquinia. Dans une pâtisserie, qui n’avait rien à voir avec le vin, je vois cette belle bouteille de Velca, que je ne connaissais pas à l’époque, et j’ai vraiment été frappée par l’objet lui-même, par la bouteille. 

Je ne sais pas si ceux qui nous écoutent l’ont déjà vue. Je posterai des photos si je ne l’ai pas déjà fait. C’est un bel objet, avec une belle étiquette et avant cela – je crois que je n’ai même pas acheté la bouteille -, j’ai cherché le nom et j’ai même appelé le jour même peut-être pour venir ici, au vignoble. Parce que l’objet m’avait déjà impressionné.

 Tu as tout de suite eu conscience de devoir faire un ensemble de choses très, très cohérentes. Comment cela t’est-il venu ? Qu’est-ce qui t’as inspiré ? Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire un projet aussi complet dès le départ ? Parce que tu l’as dit, vous l’aviez lancé en 2016… donc deux ans plus tard, le produit était déjà parfait.

M.M.T : Merci. En attendant, ce n’est jamais évident, n’est-ce pas ? Je le répète, j’ai probablement toujours un peu suivi mon instinct, dans le sens où, dans ce cas, la beauté de l’étiquette est due à l’artiste qui a créé toutes les étiquettes, qui s’appelle Guido Sileoni, à qui j’ai confié le projet depuis le début 

Nous avons commencé ensemble, nous avons un très beau rapport, c’est un ami et il y a une énorme estime. Donc toute la partie, disons esthétique, est suivie par lui. J’ai peut-être eu la chance de rencontrer beaucoup de bonnes personnes autour de moi et avec qui j’ai pu me confronter au fil des ans. Cela m’a permis de développer mes propres idées, les confrontées avec les idées de beaucoup d’autres personnes très compétentes. La cohérence est donc un point fondamental que j’ai toujours essayé de….

 Dans ce cas, il s’agissait tout simplement d’apporter le même soin que nous essayons de mettre dans le vin à l’extérieur.

A.G : Absolument, c’est pour cela que je parle de cohérence. 

Je ne l’ai pas encore dit, outre le fait que j’adhère totalement à tes choix stylistiques, pour ceux qui ne le savent pas – parce que tu ne le communiques pas forcément  – tu appliques des critères très stricts au vignoble pour le soin des raisins, des plantes, des rendements très faibles, en agriculture biologique, tu as complètement supprimé les herbicides chimiques, tu n’utilises que des engrais biologiques… Et tu as commencé à le faire tout de suite. 

Qu’est-ce qui t’ a incité à le faire ? Était-ce le choix de ton  père ? Ou as-tu délibérément placé la barre très haut dès le départ ?

M.M.T : Donc, sur ce point. C’est probablement un changement que j’ai essayé d’apporter à l’entreprise, par rapport à la vision d’il y a quelques années. Aujourd’hui, la question de la durabilité est très importante. Je veux délibérément, et je le répète, mettre l’accent sur cet aspect parmi les nombreux aspects qui, à mon avis, sont importants. Parce que j’en entends beaucoup parler aujourd’hui. Je ne dis pas trop, parce qu’on n’en parle jamais trop. Mais on ne peut jamais, à mon avis, mettre la durabilité au premier plan. C’est simplement un devoir pour un petit artisan.

En fait, c’est probablement quelque chose de très… Si tu passes autant de temps dans le vignoble, je pense que c’est quelque chose qui te vient naturellement, instinctivement, pour le conserver de la meilleure façon possible. Ici, c’est la terre que mon arrière-grand-père nous transmise depuis 100 ans.

 Je pense que si tu as un minimum de sensibilité humaine, tu es sensible à ces questions. Mais je reviens toujours à l’un des nombreux aspects qui sont importants dans le vin. Il est toujours important de faire preuve de cohérence, car on peut mettre l’accent sur un aspect et en oublier d’autres. Ici, il s’agit peut-être de l’attention portée à l’étiquette, mais l’attention portée au vin lui-même, à la qualité du vin, si elle est insuffisante, s’il a des défauts, si l’on peut dire. 

En bref, il faut travailler avec autant de soin dans la cave et le vignoble que dans toutes les autres parties. 

La durabilité, bien sûr. Ainsi, ayant la possibilité de vopyager davantage, de parler à plus de gens, de suivre plus de cours, j’ai pris, disons, tout ce que je pouvais des personnes que j’ai rencontrées en chemin, et la question de la durabilité était fondamentale, très importante. 

Comme tu l’as mentionné, nous avons effectivement une approche très simple en ce moment, et je ne le communique par forcément, mais je répète pourquoi je… J’invite toujours tout le monde à venir au vignoble et à voir et à poser autant de questions que possible, donc j’encourage toujours les gens à poser autant de questions que possible au producteur. Parce qu’à mon avis, il faut aussi avoir un esprit critique et comprendre ce que le producteur veut vraiment faire, comment il respecte le plus possible le terrain, mais sans a priori ni constructions mentales. 

En fait, c’est très simple. Nous n’avons jamais eu recours à l’irrigation. Nous avons une plantation moderne, donc une densité assez standard de 5 000 pieds de vigne par hectare, donc déjà une bonne densité. 80 centimètres d’une plante à l’autre. Nous n’utilisons pas d’herbicides, nous n’en avons jamais utilisé. Nous faisons tout manuellement. On fait tout le travail de la vigne à la main, on est trois et on n’utilise pas d’irrigation, on n’utilise pas d’engrais, on utilise des engrais organiques mais on n’a pas vraiment fertilisé depuis plus de 15 ans, parce qu’on a eu de la chance ici aussi, ça ne vient pas d’une idée folle mais ça vient de données scientifiques, ça vient des analyses qu’on a faites sur le sol avec notre agronome. Nous sommes partis de sols vierges, donc nous avions une fertilité initiale incroyable et pour commencer à travailler avec des rendements très faibles, il nous a fallu 15 ans au cours desquels nous avons retiré. Le vignoble ne prenait pratiquement que de l’eau de pluie. Nous avons travaillé avec un enherbement permanent. Nous enherbons et ne donnons absolument rien à la vigne, donc ni eau ni engrais, elle ne prend que l’eau de pluie pendant 15 ans.

 En outre, le travail avec le cordon éperonné a conduit à tout réduire, à travailler avec des rendements très faibles par hectare. Mais le fait que les plantes soient habituées à chercher leurs propres nutriments et à ne pas les recevoir de l’extérieur nous aide beaucoup à faire face au changement climatique.

Avec des températures de plus en plus élevées bien sûr. Nous atteignons vraiment des sommets extrêmes. Ces températures mettent à rude épreuve tous ceux qui travaillent dans l’agriculture. Aujourd’hui, cependant, nos plantes sont certainement très résistantes, précisément parce qu’elles ont cette capacité à chercher dans le sol, à être assez autosuffisantes.

A.G : En parlant des vignes, tu as choisi, vous avez fait une sélection avec ton père des vignes les plus adaptées. J’ai été frappée, même à l’époque en 2018, par l’histoire du Vermentino corse qui est arrivé ici. Et je trouve que c’est un choix magnifique, il est peut-être même revenu à son lieu d’origine. On peut imaginer que le Vermentino est peut-être arrivé en Corse avec les Étrusques -pourquoi pas-.

M.M.T : C’était un choix… Je ne décidais pas à l’époque, donc c’était un choix de mon père et de l’œnologue. Gabriele a eu cette intuition et l’a soumise à mon père. Il avait déjà fait des expériences dans d’autres caves de la côte, avec des résultats très intéressants. C’est pourquoi il nous a dit d’essayer et de miser sur ce clone corse de Vermentino.

Aujourd’hui, je dois dire qu’avec les essais que nous avons faits au fil des années, les résultats sont vraiment encourageants. C’est un clone qui a été sélectionné dans un petit village du sud de la Corse, à Sartène. 

Fait intéressant, nous nous trouvons ici à la même latitude que le centre de la Corse du Sud. Il y a donc des similitudes évidentes : proximité de la mer, sols côtiers… Bref, des similitudes qui nous ont amenés à expérimenter ce clone. L’ensemble du vignoble était expérimental, comme tu l’as dit, c’était un peu un pari. Nous étions une toute petite structure, nous pouvions donc nous permettre d’être plus audacieux que des maisons peut-être plus historiques, car nous n’avions pas de noms ou d’histoire à faire valoir.

A.G : En plus du Vermentino, je ne sais pas si nous en avons parlé. Tu as du petit verdot et du Montepulciano.

Petit verdot pour le Pantalone et Montepulciano pour le Velca et l’Aita.

M.M.T : Aujourd’hui, nous ne travaillons qu’avec des cépages uniques. C’était aussi un peu mon envie au début : voir ce qu’un seul cépage pouvait donner.

Nous avons commencé par travailler en assemblages, avec différents cépages, en particulier le Pantaleo. En ce qui concerne le blanc, nous n’avons que le Vermentino, qui a donc toujours été le seul blanc.

 Puis je me suis vite rendu compte que ce qui m’intéressait le plus, c’était de voir ce qu’un cépage pouvait donner dans une région. Nous nous sommes donc concentrés sur le Montepulciano, et nous avons quelques clones très spéciaux qui sont des clones de la région des Marches de Montepulciano. Le petit verdot est issu d’un héritage, d’un lien avec l’assemblage bordelais de Bolgheri. Et puis le Vermentino. Ce sont les trois cépages sur lesquels nous misons.

A.G : Et aucun n’est produit sous l’appellation. S’agit-il d’un choix délibéré ? Pour avoir plus de liberté ?

M.M.T : Nous avons donc ici la Tarquinia doc. Un cahier des charges qui date, je crois, des années 60 et qui prévoit l’utilisation du Montepulciano et du Sangiovese avec un quota de Cesanese. Je ne le trouve plus pertinent, peut-être, à notre époque. Et puis, je le répète, c’est notre choix stylistique de travailler en monocépage, donc cela ne correspondait certainement pas à notre cahier des charges tout simplement. Nous travaillons avec des rendements très faibles, qui sont peut-être inférieurs à tout cahier des charges puisque nous passons de 40 quintaux/hectare à 25 pour la Riserva. Et puis, nous voulions travailler sur un seul cépage, le Montepulciano, dans sa pureté telle qu’elle s’exprime.

A.G : Je reviens un instant sur une question que je t’ai posée au début. Je sais que tu vends beaucoup à l’étranger, sur le marché américain. Comment expliques-tu le territoire ? Alors que le territoire lui-même est peu connu, on est en dehors d’un cahier des charges qui pourrait aussi aider les gens à comprendre d’où tu viens.

M.M.T : Bonne question. Parce que peut-être que ce dont nous avons besoin dans le Latium, à mon avis, c’est de revoir un peu le cahier des charges. C’est seulement mon avis.

A.G : Tu n’es pas le seul à le penser…

M.M.T : Et nous aurions besoin d’une caractérisation un peu plus poussée des vins sur le territoire. Les vins sont probablement caractérisés sur le territoire plus par la volonté des caves. De toute évidence, là où le cahier des charges n’arrive pas, le nom de l’entreprise arrive probablement. J’aime considérer cela comme une phase, disons… avant… J’aime penser que tout cela viendra plus tard, lorsque les cépages seront un peu définis.

Le Latium, avec les avantages et les inconvénients que cela comporte, est une région très vaste et très hétérogène. Il y a des zones de très grande vocation, mais très différentes, avec beaucoup de cepages. À l’étranger, je me mets donc à la place… Mais pas seulement à l’étranger, dans toute l’Italie aussi : dans le Latium, il y a encore une idée très confuse et les vignes ont du mal à s’adapter, à avoir une référence claire qui les rattache à une zone particulière. Nous essayons, à notre niveau, de travailler en monocépage et de nous faire connaître aux États-Unis par l’intermédiaire de notre importateur, qui, je dois le dire, est également très doué pour la communication. Nous nous en remettons donc à lui, car il s’agit évidemment d’un marché très éloigné de nous, proche d’une certaine manière, mais aussi très éloigné.

A.G : Très réceptif.

M.M.T : Tout à fait. Très vivant aussi. Et c’est peut-être la clé pour nous, il y a beaucoup de demandes.

A.G : Curiosité.

M.M.T : Beaucoup de curiosité, exactement. Envers les petits artisans, les petites entreprises artisanales qui travaillent d’une certaine manière. Et aujourd’hui, il est moins difficile, à mon avis, de proposer des produits à un prix élevé si tu as une certaine philosophie de production, une certaine attention à la durabilité. Aujourd’hui, heureusement, le consommateur est très attentif, ce qui l’aide.

A.G : Et en Italie, comment est-elle perçue ? Parce que justement le Latium n’est pas, je l’ai déjà dit, la première région à laquelle on pense. Vous vendez et je sais que vous tenez beaucoup à être présent ici à Tarquinia et aussi à Rome.

M.M.T : Oui. Je mise beaucoup sur le marché de Rome où nous avons une agence qui nous représente commercialement.

Et nous faisons du bon travail. Parce que c’est chez nous, essentiellement. C’est notre région.

J’y suis très attaché… Peut-être que ma mission, si on peut l’appeler ainsi – et cela a été le défi le plus difficile à relever et, pour moi, l’un des premiers idéaux qui m’ont convaincu – est de rétablir la réputation du vin du Latium.

Il y a un réel besoin de changement. Je constate très souvent qu’il y a beaucoup plus de préjugés, qu’il est beaucoup plus difficile de convaincre une personne de la même région qu’une personne de l’extérieur.

A l’extérieur, il y a beaucoup plus de curiosité, beaucoup plus d’attention. Mais le Latium a encore beaucoup à faire. Nous essayons de relever la tête, de rétablir le nom d’une région, qui n’a rien à envier aux autres régions.

 Et je dois dire que, par rapport à ces dernières années, les associations de sommeliers ont fait des pas de géant. Elles accordent une attention particulière aux restaurants de Rome. Ils font beaucoup de recherches. Ils viennent de plein de restaurants, des restaurants importants, étoilés. Mais même les restaurants de toutes sortes font aujourd’hui des recherches approfondies et ont de très belles cartes des vins. Nous devons être fiers du travail que nous accomplissons. Parce qu’aujourd’hui… Il y a peut-être 20 ans, il y avait un manque de produits de qualité. En général, il y avait un manque de produits de qualité. Mais aujourd’hui, le Latium est riche de tant de producteurs, de tant de vins importants et de qualité. Et c’est grâce à des gens, y compris des gens comme toi, qui communiquent, qui communiquent ensuite ce que je fais, qui nous donnent l’occasion de transmettre… C’est ce que nous disions tout à l’heure, n’est-ce pas ? Il y a toujours, très souvent, cette partie manquante : faire comprendre aux gens la philosophie du producteur, ce qu’il y a derrière. Et ça, c’est grâce aux gens qui travaillent sur la communication, comme vous.

A.G : Je te remercie. C’est réciproque, car sans toi je ne serais pas là aujourd’hui. 

Nous parlions tout à l’heure, avant l’enregistrement, du fait que le vin parvient souvent au consommateur sans contenir le message que le producteur souhaite peut-être faire passer.

Le vin est la somme de beaucoup d’actions, de décisions, de choix, d’amour, de passion… qui voyage à travers le monde. Il arrive souvent sur la table de quelqu’un qui peut l’apprécier d’un point de vue sensoriel, mais qui ne sait peut-être pas tout ce qui s’est passé en amont. Si tu avais la possibilité d’envoyer un message avec ta bouteille au consommateur, qui se trouve à quelques milliers de kilomètres, quel serait-il ?

M.M.T : Celui d’être curieux. D’être curieux, d’aller chercher ce qu’il y a derrière l’histoire du producteur, ce qu’il veut communiquer, l’objectif.

Cela peut paraître anodin, mais ça ne l’est pas. En effet, les petits artisans ont la chance d’être à eux seuls l’entreprise. C’est-à-dire que l’entreprise devient partie intégrante de ta personne. 

C’est un avantage et un inconvénient, bien sûr. Mais dans mon cas, j’ai toujours essayé de rester fidèle à mes idées autant que possible. J’espère donc que ce projet parviendra d’une manière ou d’une autre au consommateur final. C’est-à-dire toutes les idées qui se cachent derrière. 

Le vin, comme tu l’as dit, est constitué de nombreux facteurs, de nombreuses choses qui ne peuvent être réduites. Mais il y a aussi la beauté dans le vin.

Mais ce qui m’a fait tomber amoureux du vin, de ce monde, c’est sa complexité, son lien avec les gens, la partie culturelle, la partie liée au territoire, à l’histoire. C’est donc un sujet complexe. Et est-ce que c’est justement cette complexité, qui est difficile à communiquer en marge de la consommation du vin ? Je ne sais pas. C’est quelque chose qui m’intrigue, donc je te pose aussi la question. Mais ce que j’espère, que le message passe.

A.G : Le vin est sans aucun doute un message non verbal. Cependant, ton message est très cohérent, je le répète, entre l’objet, la bouteille, le vin, l’attention que tu portes au vignoble, l’amour de la terre – comme tout vigneron l’a sûrement. Beaucoup de choses passent à travers tes bouteilles d’ailleurs. D’un point de vue peut-être un peu plus personnel, y a-t-il un vin qui n’est pas forcément un des tiens qui t’ a inspiré ? Avant que tu ne commences ou même après.

M.M.T : Pas un en particulier, je suis honnête.

Énormément de vins et énormément de personnes. Je suis toujours d’avis que les personnes sont heureusement essentielles dans ce monde. 

Je ne pourrais donc pas en citer un. Mais il y a tant de personnes qui m’ont inspiré personnellement par leurs projets et pas seulement par leurs vins.  Les vins ont certainement été le moyen d’apprendre à connaître les personnes qui se cachent derrière eux. Et ils sont nombreux, je le répète. 

Les premières personnes à qui je dois beaucoup sont évidemment mon père et Gabriele l’œnologue. Puis Guido. Ce sont donc les trois personnes qui sont le pivot de ce projet. 

Mais la beauté de la chose, c’est qu’au cours de ces 10 à 15 années, j’ai rencontré tant de gens et j’essaie toujours d’écouter tout le monde. J’essaie toujours de tirer quelque chose de chaque réunion et j’espère le faire à nouveau aujourd’hui.

A.G : J’allais donc te demander si tu as eu un mentor ? A part évidemment ton père et l’œnologue. Quelqu’un qui t’a inspiré dans ton projet.

M.M.T : Si je dois choisir une personne… C’est difficile. C’est difficile de donner un nom parce qu’évidemment…

A.G : Il peut y en avoir plusieurs…

M.M.T : Il peut y en avoir plusieurs. Je dois dire que l’une des premières personnes impliquées dans la communication, du côté journalistique, et à qui je dois beaucoup, a été Armando Castagno.

Armando et Monica [Coluccia] sont deux personnes à qui je dois beaucoup, car ils ont été parmi les premiers à croire en moi, en ce projet. 

Armando m’a mis dans sa sélection pour la première édition de Wines to Discover. Cela m’a amené à rencontrer notre importateur aux États-Unis. Mais au-delà de la partie, disons, apparence, c’était juste pour dire comment une chose en ouvre une autre. 

Mais ce qu’ils m’ont tant apporté, humainement parlant, c’est qu’ils croyaient en quelque chose qui était très embryonnaire à l’époque. Donc, être capable de voir, d’avoir vu, quelque chose de plus que les autres. Et d’y croire en premier. C’est donc une chose à laquelle je serai toujours attaché. 

Je leur dois donc toujours quelque chose. Avec eux, oui, il y a eu quelque chose. Ils m’ont convaincu qu’il y avait quelque chose à étudier vraiment et que cela valait la peine de poursuivre – peut-être qu’il n’y aura d’ailleurs jamais de fin – mais de relever le défi d’une vie.

A.G : Bien sûr. Avec toute l’expérience que tu as, et l’expérience que tu as vécue, aurais-tu un conseil à donner à un jeune aujourd’hui qui voudrait se lancer avec ne serait-ce que quelques hectares de terre et commencer une activité viticole ?

M.M.T : Le conseil est de le faire.

Je conseille de ne pas se laisser freiner par les peurs, qui sont nombreuses, par les problèmes, qui sont nombreux, par les budgets limités, qui sont toujours là… de le faire. De le faire. 

Pour moi, la différence, le facteur discriminant, c’est la véritable motivation. Si tu es vraiment motivé, si tu crois vraiment en quelque chose, cela vaut la peine de le faire et c’est probablement vrai pour tout ce qui va au-delà, même au-delà du vin. Mais pour moi, c’est la passion qui est le véritable moteur, qui me fait avancer chaque jour. C’est pourquoi, bien sûr, il faut aussi être très ouvert d’esprit et écouter beaucoup les gens. Vraiment parce qu’apprendre… ça fait 15 ans, un peu d’expérience, un peu de ce que nous avons fait, mais je continue toujours à étudier, à apprendre beaucoup, à écouter tout le monde. Cela nous permet de grandir plus vite, d’apprendre aussi vite que possible, et cela implique d’écouter beaucoup les autres.

A.G : Bien sûr. Y a-t-il un vin que tu aurais aimé faire, un vin que tu as bu et tu t’es dit : Oui, je bien aimé le faire.

M.M.T : Non. Pourquoi ? Parce que cela n’irait pas dans le sens du terroir. 

Je répète, ici, la beauté c’est découvrir quoi ? Pour moi, la mission était de… 

Je suis né et j’ai grandi ici avec l’idée qu’on ne parlait absolument pas de vin dans cette région. 
On en parlait d’une certaine manière… Je veux dire qu’il y avait peu de conviction ici.

Le pari, que nous n’avons pas encore gagné mais que nous sommes en train de relever, est donc de changer cette mentalité.

 J’aime donc davantage voir ce qui peut sortir de ce terroir. Et nous, peut-être que le pari, le courage que nous avons eu, c’était de sortir avec des prix importants. À mon avis, nous avons fait comprendre, sur le territoire, que pour travailler avec des matières premières et des personnes de qualité supérieure, il faut investir beaucoup et il faut aussi avoir et maintenir des prix élevés. En effet, il faut investir beaucoup. Pour moi, le pari est là. Il s’agit d’essayer de changer la mentalité et la vision du vin du Latium, qui n’a, je le répète, à mon avis, rien à envier à tous les autres vins, même les plus importants de notre pays.

A.G : Absolument. Si quelqu’un vient te voir ?

 J’ai vu sur le site que tu accueilles l’après-midi. IL faut t’appeler à l’avance ?

M.M.T : Oui, oui, il faut réserver. Nous sommes donc ouverts l’après-midi du lundi au vendredi de 15 à 18 heures. Mais nous préférons toujours la réservation par téléphone, car nous ne sommes que trois et il y a beaucoup de travail.

 Mais nous sommes toujours heureux d’accueillir des gens au vignoble. En fait, j’invite toujours les gens à venir nous voir car, à mon avis, les maisons doivent être vues, elles doivent être visitées.

A.G : Un endroit où l’on peut aussi trouver tes vins à Rome ? Je sais que tu vends aux Etats-Unis, je ne sais pas si tu vends aussi ailleurs à l’étranger. Tu as une toute petite production, je ne sais pas si je l’ai dit…

M.M.T : Oui, oui, il y a beaucoup d’endroits.

Comme tu l’as dit précédemment, nous tenons à être présents à Tarquinia et dans ses environs. Donc sur un marché local. Bien entendu, notre marché principal reste Rome. Nous avons donc beaucoup de clients, qu’il s’agisse de quelques restaurants étoilés, donc importants, ou de nombreux restaurants dans le centre. Mais simplement parce que nous avons peu de bouteilles, nous devons nous concentrer sur quelques clients. Nous essayons toujours… Quoi qu’il en soit, la demande est très forte. Nous travaillons toujours avec des réservations à l’avance. Mais nous essayons toujours de satisfaire ceux qui veulent mettre nos produits dans leur carte. Cela peut prendre un certain temps, mais nous y arrivons. 

Quelques références pour vous donner une idée à Rome : nous sommes des restaurants comme Armando al Pantheon, La Ciambella, des restaurants étoilés comme Imàgo, Hotel Eden ou Pascucci al Porticciolo avec lesquels nous avons fait du bon travail. Et puis les cavistes, la salumeria Roscioli, d’autres cavistes un peu plus petits comme l’Enoteca Bortone ou La Differenza, Gargani, bref. Nous sommes présents. Et puis bien sûr, tous ceux qui le souhaitent peuvent nous contacter, nous nous ferons un plaisir de vous donner la liste de nos contacts dans la région.

A.G. : Une dernière question, puis je te laisse à tes occupations. Ecoutes, je suis très curieuse de l’Aita. J’invite d’ailleurs tout le monde à aller voir sur le site la construction du projet, la construction du vin, de l’étiquette, qui est vraiment du beau travail. Quand recommanderais-tu de l’ouvrir ?

M.M.T : C’est un projet tellement ambitieux et vaste, même pour nous, que nous le découvrons au fur et à mesure. La fiche technique indique une durée de vie du produit de plus de vingt ans, c’est donc un produit sur lequel nous parions pour un vieillissement à long terme. Il est né précisément de ce besoin. Nous sortons avec les trois autres gammes, et nous avons beaucoup de clients qui nous envoient des commentaires avec une bouteille de Velca, de Pantaleone avec quelques années derrière eux, et ils se gardent tranquillement, disons dans les dix ans. 

Aita est né de l’idée précédente, celle de relever la tête des vins du Latium. Pour dire que même dans le Latium, on peut faire des vins importants et des vins de longue haleine. C’était un peu l’idée. 

À mon avis, l’Aita devrait donc être débouché au moins quatre ou cinq ans après sa mise en vente. 

Alors je comprends bien sûr que tout le monde – c’est très subjectif – il y a ceux qui aiment les versions plus jeunes. Mais c’est un projet qui mérite d’être attendu.

A.G : Oui, je peux te dire que j’ai encore des bouteilles de Velca de 2017, dont une que j’ai ouverte il y a deux ou trois mois et qui était parfaite. Nous parlons de la version rosée du Montepulciano. Et pour terminer, je ne t’ ai pas posé la question. Quel est le processus de vinificationde l’Aita ?

M.M.T : Il s’agit donc d’une sélection provenant d’un petit zonage effectué dans notre vignoble de Montepulciano.

Nous nous sommes rendus compte qu’une partie était plus adaptée à une récolte tardive.

 Nous avons donc commencé à expérimenter avec des raisins récoltés à la mi-octobre. Pour te donner une idée, nous commençons fin août/début septembre avec le blanc et nous terminons la récolte du Pantaleone toujours vers la fin septembre. L’Aita nous permet donc, pour le Montepulciano tardif, de faire cette récolte un peu plus tard. Nous essayons de comprendre quel est le moment idéal. Quel est le moment idéal ? D’une année sur l’autre, cela change, mais c’est toujours autour de la première quinzaine d’octobre. Il s’agit donc de vendanges tardives, de raisins super-sélectionnés, d’un premier choix de raisins Montepulciano. Les rendements à l’hectare sont de l’ordre de vingt-cinq quintaux, donc très faibles. Nous les amenons à la cave, nous les travaillons immédiatement et ils fermentent en acier, sans ajout de levures sélectionnées. Donc avec une fermentation spontanée, uniquement protégée par l’azote, très très simplement. Sans pied de cuve, pas de fermentation spontanée. On commence donc par un starter. 

Une fois la fermentation terminée, nous le mettons en barrique si tout va bien, car la fermentation spontanée pose alors toute une série de problèmes… Si tout va bien, l’œnologue donne son accord et nous le mettons alors directement en barrique.

Nous avons eu la chance d’obtenir leur modèle le plus important, le T5, de Taransaud. Nous avons donc un tonneau dédié par an pour l’Aita et il mûrit pendant 18 mois dans de petits tonneaux. 

C’est un bois très sec, un bois important. Car là aussi, c’est un premier choix. Uniquement du bois de chêne français, issu de la forêt de Tronçais et élevé pendant cinq ans à l’air libre. Cette longue maturation, je dois le dire, donne au grand vin son propre style, sa propre empreinte. 18 mois de petit bois, puis 9 mois de vieillissement en bouteille. 

Nous essayons maintenant d’allonger un peu le repos de l’Aita en bouteille avant sa mise sur le marché. Nous nous sommes précisément rendu compte qu’il avait besoin de temps.

Il faut savoir l’attendre.

A.G : Dernière question. Un projet futur ?

M.M.T : Un projet futur portera donc sur… Nous sommes en train de faire un nouveau vignoble. Nous allons donc nous étendre un peu, un autre hectare, de sorte que nous aurons trois hectares au total ou un peu plus, et nous allons absolument maintenir une certaine taille. C’est-à-dire que pour moi, rester fidèle à une production artisanale, c’est toujours une partie importante de cette philosophie. Nous pourrons donc toujours travailler de la même manière avec une base de raisin un peu plus importante. Évidemment le nouveau vignoble nous allons essayer de comprendre comment l’utiliser parce que maintenant le vieux vignoble, disons de 15 ans, commence à être dans la première phase de maturité, donc les plantes sont en équilibre, elles sont vraiment dans une phase intéressante. Et le nouveau projet concernera probablement une étude sur le blanc que nous faisons déjà, donc je ne vais pas en révéler trop, mais il s’agira de quelque chose toujours sur le Vermentino.

Sur le Vermentino.

Disons qu’Aida a besoin, à mon avis, d’une figure féminine à ses côtés.

A.G : Nous attendrons donc avec impatience.

Je te remercie. Merci beaucoup à Marco de m’avoir reçue, pour le temps accordé. C’était vraiment un grand plaisir de venir ici.

M.M.T : Merci, c’est vraiment un plaisir pour moi. C’est un honneur, un plaisir, mais c’est aussi très important.

Cela nous aide à mieux communiquer notre idée. Merci beaucoup d’être venus jusqu’ici.

A.G : Disons que tu facilites vraiment le travail. Car qui ne voudrait pas venir ici ? Vraiment un Très beau projet, félicitations.

M.M.T : Merci.

Transcription de l’interview

A.G: Ciao Marco, grazie moltissimo per avermi ricevuta. Guarda, è un piacere venire a trovarti oggi. Ti ringrazio perché so che sei impegnato. Che sei poi soltanto tu e…

M.M.T: E due ragazzi. Grazie a te intanto. Comunque è un vero piacere averti qua.

A.G: Siamo a nord di Roma, a circa un centinaio di chilometri, a Tarquinia, poco più a sud della frontiera con la Toscana. Non è la prima zona alla quale si pensa, quando si parla di viticultura in Italia ma anche nel Lazio. Mi vuoi spiegare la zona dal punto di vista viticolo?

M.M.T: Sì. Tarquinia come hai detto tu, è una zona in realtà ancora poco scoperta, diciamo dal punto di vista viticolo enologico. 

In realtà, siamo in una bellissima zona perché. Siamo ad una ventina di km dal confine con la Toscana. Quindi tolto il confine politico, la parte geografica diciamo, i terreni hanno molte similitudini con la Maremma Toscana. Siamo vicino alla costa, siamo in piena Tuscia che va dal lago di Bolsena, dall’entroterra, fino a Tarquinia, alle coste del mare.

È una zona poco scoperta ancora, però è una zona molto viva dal punto di vista enologico e per fortuna, vedo crescere tantissime aziende. Tanti giovani che stanno raccogliendo queste sfide, di creare nuove aziende oppure riprendere in mano vecchie aziende di famiglia. Quindi una parte molto viva secondo me dal punto di vista del territorio, del terroir, ha delle caratteristiche veramente incredibili che secondo me, nei prossimi anni, ci accorgeremo che sono zone assolutamente vocate. E purtroppo paghiamo un po’ la vicinanza con una regione enologicamente molto importante come la Toscana.

A.G: Certo. Come racconti il territorio, essendo appunto una zona poco conosciuta ma evidentemente molto dottata? Visto il risultato che abbiamo nelle tue bottiglie, ci ritorneremo poi. Come racconti il territorio anche quando ti presenti all’estero, per esempio?

M.M.T: Allora, il territorio. Io ovviamente sono nato a Tarquinia. Quindi sono le mie radici, sono nato e cresciuto qua. In questo territorio, dal punto di vista umano, c’è la mia vita. Quindi lo racconto sicuramente con tanto affetto, con tanto sentimento. 

E poi ripeto, al di là dell’aspetto passionale, secondo me, ci sono degli aspetti tecnici, e che hanno guidato il nostro enologo, a percorrere questo nuovo progetto con noi, a seguirci.

Secondo me, ci sono degli aspetti tecnici che sono veramente validi: siamo in leggera collina, a 150 metri sul livello del mare, a circa sei chilometri dal mare ed è un territorio ovviamente conosciuto storicamente. Tarquinia è anche patrimonio UNESCO dal 2004 per la necropoli etrusca quindi c’è una storia importante. Dal punto vista enologico, secondo me, è ancora abbastanza recente.

A.G: Abbastanza recente anche se si fa vino qui dal sesto secolo avanti Cristo.

M.M.T: Esatto! È vero. Diciamo che ci sono stati alti e bassi in questo territorio dal punto di vista enologico. Anche se, come hai detto tu, la storia è profonda e antichissima. Magari non è stata una linea retta ma è stata una crescita con alti e bassi.

Però, negli ultimi anni, noi per primi, siamo riscoprendo le potenzialità di questo territorio e quindi vedo crescere tanto questo territorio.

A.G: So che qui era l’azienda agricola di tuo bisnonno, se mi sono informata bene. Che non produceva vino. Si aveva la consapevolezza allora di poter fare vino? Di poter un giorno farne un’attività?

M.M.T:  Credo di no, e forse la bellezza è proprio questa…

A.G: Assolutamente

M.M.T: Lo prendo come un aspetto… sia per com’è rimasta… E io cerco sempre di mantenere intatto diciamo questa semplicità, anche di questo posto. Dal punto di vista naturalistico, ancora abbiamo questo bosco enorme alle spalle, che costeggia tutta l’azienda. Poi, come vedi, intorno la monocultura non è così diffusa, fortunatamente. Quindi, sono zone con una biodiversità importante, che noi cerchiamo sempre di trasportare nel futuro nel modo migliore possibile.

 Quella storia, come ricordavo tu, parte del mio bisnonno negli anni Venti 30… Mio bisnonno, reduce dalla Prima guerra mondiale come soldato e il Comune di Tarquinia dava in concessione in vendita questi primi lotti, in questa zona che si chiama Bandita San Pantaleo. E il mio bisnonno acquistò questa prima quota di due ettari. Faceva vino ma solo per… E abbiamo ancora delle piante originali del mio bisnonno ma solo ovviamente per sussistenza. Quindi un’agricoltura per la famiglia per sussistenza e non per il commercio.

A.G: Come molte zone in Italia, il vino è sempre stato parte della coltura domestica.

 Com’è partita l’idea? È tuo papà che ha avviato la l’attività viticola? Com’è partito il suo progetto?

M.M.T: Allora, mio papà. Sì, è partito tutto da lui, questo progetto. Io all’epoca, dico la sincera verità, non avrei nemmeno mai immaginato di stare qui oggi. Però è stato una bella avventura. 

È partita da lui una persona, che faceva un tutt’altro lavoro. 

Ammiraglio nella Marina militare. Quindi per fortuna, ha avuto la possibilità di girare tanto nel mondo. Ha viaggiato tantissimo, ha scoperto tantissime cose. L’esperienza che secondo me lo ha più segnato, è stata proprio un’esperienza triennale in Francia. Che abbiamo vissuto anche noi perché un po’ siamo andati con tutta la famiglia avanti e indietro, in tutta la Francia. Abbiamo avuto la possibilità di viaggiare tanto in Francia, di girarla tanto. E da li, ha iniziato a appassionarsi di vino. Abbiamo iniziato a girare per le aziende vinicole francesi, un po’ di zone. E da lì, è partito un po’ tutto. 

Poi ha iniziato i corsi, ha iniziato a leggere tanto. E da lì è stato il primo seme di questa avventura. Qui, avevamo questa azienda agricola, come ricordavi tu dal mio bisnonno, è passata a mio nonno. Poi in realtà, negli anni, si è un po’ persa. Perché qui in generale, tutta la parte agricola a Tarquinia, è andata un pochino a diminuire negli anni. È cambiato proprio il mercato, ovviamente per tutta una serie di cose. 

L’azienda agricola, avevamo questo piccolo fazzoletto di terra, questi terreni da recuperare e mio padre quando è andato in pensione con questa passione enorme -che per fortuna è riuscito a trasmettermi-, si è buttato a capofitto in questa cosa.

Quindi ha avviato l’attività, abbiamo ristrutturato tutto, perché qua era tutto in abbandono. E abbiamo piantato questo primo vigneto sperimentale di soli due ettari. 

E così è iniziata. Nel 2007, è iniziata questa nuova avventura e abbiamo deciso di dedicarci esclusivamente alla produzione di vino.

Quindi in realtà, come dicevamo prima, anche se il vino era stato nella mia famiglia sempre per un uso casalingo, familiare, ha iniziato a diventare un vero e proprio lavoro.

A.G: Sì, è diventato poi la tua attività.

La genesi di un progetto così veramente richiede rispetto, perché è partito da una passione di tuo padre. 

Quando tu hai ripreso, -so che hai dovutamente riprendere il progetto in modo improviso- pensavi già che sarebbe diventato il tuo futuro?

M.M.T: No. Ripeto, la cosa bella è che è stato per me, un amore che è cresciuto piano piano, strada facendo. Mi ha trasmesso, il fatto che mio padre si sia buttato così totalmente, si sia dedicato totalmente anima e corpo a questo progetto, sicuramente mi ha trasmesso qualcosa cioè capivo che c’era qualcosa di diverso rispetto.

E non capivo perché avesse scelto proprio questo mondo. 

Oggi la risposta è molto più chiara perché io ho fatto lo stesso. Poi dopo i primi anni in cui è stata una passione… non lo so, per me era più una curiosità. 

Proprio i miei primi anni, quindi ho iniziato anch’io i primi corsi da sommelier e ho iniziato a muovere i primi passi. Poi seguivo il nostro enologo, una persona bravissima, quindi da loro, da mio padre e dal luogo iniziato a vedere diciamo a carpire quest’amore, questa passione per il vino.

 Poi come ricordavi tu, a un certo punto nel male di una situazione e mi ha messo di fronte alla scelta di o prendere le redini di tutto e continuare, oppure abbandonare tutto e quindi vendere l’attività, che era ancora in fase embrionale, era in una fase proprio di start up. 

Lì, ho visto proprio uno switch, un cambiamento soprattutto nella mia testa. 

Perché poi, prendermi la responsabilità di tutto questo progetto, ma anche soprattutto la parte proprio emotiva ovviamente che mi legava con mio padre insomma a tutto il progetto.

 Lì è stato veramente il cambio. Lì ho capito, è stata veramente la scelta che volevo fare. Era quella la scommessa che volevo portare avanti.

A.G: Una scommessa, l’hai detto bene. Anche perché eri giovanissimo.

M.M.T: Si, avevo trent’anni quando è capitato tutto. Ecco adesso, ho sicuramente molta più consapevolezza.

Però, quello che siamo diventati, quel poco che abbiamo, che siamo riusciti a fare oggi, io lo riporto sempre a quel momento. Perché lì, veramente, è stato il cambiamento. Soprattutto in attitudine mentale di dire ‘ok, voglio provare a fare questo’. 

E all’epoca, la scommessa era grande perché come dicevamo prima, il territorio non era vocato, non avevamo un disciplinare importante a cui riferirsi… Era tutto legato alla qualità dei vini.

A.G: Nel 2014.

M.M.T: 2014.

A.G: E il progetto era già avviato? Nel senso che avevate già selezionato? So che avete fatto sperimenti sui vitigni, era già ideato?

M.M.T: Si. Allora noi, come dicevo prima, nel 2007 abbiamo piantato il vigneto. Nel 2014, prima annata uscita in commercio. Siamo usciti con Nethun e Pantaleone. 

Quindi abbiamo aspettato sette anni. Sette anni in cui abbiamo sperimentato, abbiamo aspettato i primi tre anni ovviamente infruttiferi della vigna, poi abbiamo iniziato a sperimentare sui vari vitigni.

Nel 2014, prima annata, è stato il nostro primo confronto sul mercato, le nostre prime sperimentazioni. Nel 2014, mio padre inizia a stare male.

Nel 2016, è stato il momento in cui ho perso mio padre. 

Quindi qua dal 2014 già iniziavo a prendere in mano ovviamente le cose dell’azienda, perché già stava male e dal 2016, sono rimasto io a portare avanti il progetto ed è anche l’anno in cui abbiamo lanciato Velca il nostro rosato. Quindi proprio i primissimi anni in cui ancora stavamo ancora sperimentando.

A.G: Che ha riscontrato poi un successo quasi da subito. Ci tornerò in un attimo, innanzi volevo prima chiederti se ti destinavi a qualcos’altro ovviamente.

M.M.T: Se faccio qualcos’altro oltre all’attività?

A.G: Sì, anche.

M.M.T: Guarda io mi sono sempre…

 Questo è un punto importante. Perché io al contrario di quello che tutti mi consigliavano, mi sono sempre imposto di fare solo questo. Perché per il fatto di non avere altre vie o altre vie di fuga o altre diciamo comodità su cui ripiegare, ho sempre destinato il 100% delle mie energie e della mia testa su questo progetto. Cerco di rimanere fedele a questo principio perché credo che se si vuole puntare a fare cose importanti, ci sia bisogno della totalità.

A.G: Condivido pienamente, questo è la chiave del successo, no? Concentrare gli sforzi e portare avanti tutta l’energia.

M.M.T: Con tutto quello che comporta, ovviamente. Perché poi, dirlo è un conto, farlo nella realtà, è un altro, ecco.

A.G: Con un peso di responsabilità, non da poco.

M.M.T: Sì. Poi i primi anni ecco, ripeto, è lì che secondo me si vede quanto sei motivato per fare una cosa, passare proprio gli anni più duri e difficili. Lì secondo me, si vede quanta motivazione hai veramente verso una cosa.

A.G: E tu avevi già fatto il corso sommelier? E ti ha portato più consapevolezza?

M.M.T: Mi ha aperto un mondo. Ovviamente devo dire, io ho iniziato a fare lavori manuali da subito qua in azienda quindi ho seguito sempre la parte pratica e anche un po’ tutti gli aspetti.

 Ecco, forse il fatto di avere un’azienda così piccola poi ti obbliga a seguire tutti gli aspetti, tutta l’azienda a 360 gradi. Mio padre e Gabriele ovviamente, sono stati la parte più passionale. Mi hanno sempre dato tantissimi spunti. Quindi io poi la sera, andavo a ricercare, cercavo di capire il più possibile. 

Il corso sommelier mi ha dato ovviamente sul vino, proprio. Perché all’inizio, ovviamente, facevo fatica a capire. Quindi sentivo loro, ho seguito un po da dietro le quinte, sentivo le loro discussioni sul vino, però non riuscivo a capirlo appieno. Mi mancava proprio la base.

 il corso mi ha aperto ovviamente tutte le porte ma per tantissime cose, l’ho sempre visto e consiglio sempre a tutti, di vederlo come un punto di partenza. E non come un punto di arrivo. Anzi.

A.G: No, certo, certo.

M.M.T: È solo l’inizio di un lungo viaggio.

A.G: Ripartirò dalle bottiglie. Oggi hai quattro etichette che sono il Nethun, il Velca, l’Aita e il Pantaleone. 

Ti racconterò solo questo perché mi ha colpito moltissimo. Io sono venuta qui nel lontano 2018. Sono venuta qui a Tarquinia. In una pasticceria, non c’entrava niente col vino, vedo questa bottiglia bellissima di Velca, che non conoscevo all’epoca e sono rimasta veramente colpita dalla dall’oggetto stesso, della bottiglia. 

Non so se coloro che ci ascolteranno l’avranno mai vista. Io posterò delle foto se non l’ho già fatto. È un oggetto bellissimo, con un’etichetta stupenda e prima ancora -mi sa che non comprò neanche la bottiglia-, cercò il nome e chiamo anche il giorno stesso forse per venire qui, in azienda. Perché già l’oggetto mi aveva colpito particolarmente.

 Tu hai avuto subito la consapevolezza di fare un insieme di cose molto, molto coerenti. Come ti è venuto? Cosa ti ha ispirato? Che cosa ti ha spinto a fare da subito un progetto così completo sin dall’inizio? Perché hai detto che l’hai lanciato nel 2016, quindi due anni dopo già il prodotto era perfetto.

M.M.T:  Grazie. Intanto fuori che non è mai scontato, no? Ripeto, probabilmente ho seguito sempre un po’ l’istinto, nel senso che in questo caso la bellezza dell’etichetta è dovuta all’artista che ha creato tutta l’etichetta che si chiama Guido Sileoni, cui ho affidato dall’inizio 

Noi siamo partiti insieme, c’è un bellissimo rapporto, è un amico e c’è una stima enorme. Quindi tutta la parte, diciamo estetica è seguita da lui. Ecco, forse la fortuna è stata quella di incontrare tante persone brave che ho intorno e mi sono confrontato tanto con loro negli anni. Questo diciamo oltre alle mie idee che sono state mitigate dalle idee di tante altre bravissime persone. Quindi la coerenza è stato un punto fondamentale a cui ho sempre cercato di…

 In questo caso, molto semplicemente era quello di dare la stessa cura che noi cerchiamo di mettere dentro il vino e riportarla anche fuori.

A.G: Assolutamente per questo parlo di coerenza. 

Non l’ho ancora detto, a parte che aderisco completamente con le tue scelte stilistiche, per quelli che non lo sanno, -perché non ne fai appunto una bandiera- tu applichi criteri molto severi nel vigneto per la cura delle uve, delle piante, rese molto basse, biologico, hai tolto completamente i diserbanti chimici, usi soltanto concimi organici… E hai cominciato a farlo da subito. 

Che cosa ti ha ispirato a farlo? Era una scelta di tuo padre? O hai volutamente imposto da subito criteri molto alti?

M.M.T: Allora su questo. Probabilmente è stato un po il cambiamento che ho cercato di portare in azienda, rispetto ovviamente a una visione magari di qualche anno fa. Oggi il tema della sostenibilità è molto importante. Io volutamente e lo ripeto, voglio sottolineare come prima cosa è un aspetto dei tanti aspetti secondo me che sono importanti. Perché oggi ne sento parlare tanto. Non dico troppo, perché forse non c’è mai la parola troppo. Però non si può secondo me mai anteporre, non si deve anteporre la sostenibilità che è un dovere per chi è un piccolo artigiano.

Quindi in realtà, è forse qualcosa di molto… Se passi tanto tempo in vigna, penso che è qualcosa che ti venga naturale, istintivo di mantenere il meglio possibile. Poi qua, sono i terreni che ci tramandiamo dal mio bisnonno da 100 anni.

 Penso che se si ha un minimo di sensibilità umana, tu sei sensibile a questi temi. Però io lo riporto sempre in uno dei tanti aspetti che sono importanti nel vino. È importante sempre questa coerenza perché magari si sottolinea tanto un aspetto e poi se ne dimenticano altri. Ecco, come magari potrebbe essere l’attenzione all’etichetta, ma l’attenzione anche stessa al vino, manca la qualità del vino, ha dei difetti se così si può dire. 

Però insomma, a lavorare con la stessa attenzione sia in cantina che in vigna che poi in tutte le altre parti. 

La sostenibilità, ovviamente. Ecco, avendo la possibilità di muovermi di più, di parlare con più persone, di fare più corsi, ho preso, diciamo, il più possibile dalle persone che ho incontrato strada facendo e il tema della sostenibilità è stato fondamentale, importantissimo. 

Come ricordavi tu, noi in realtà, l’approccio che abbiamo al momento, è molto semplice, io non ne faccio una bandiera ma ripeto perché semplicemente… Invito sempre tutti a venire in azienda e vedere e fare più domande così io stimolo sempre le persone a fare più domande possibili al produttore. Perché secondo me dobbiamo avere anche un di spirito critico e capire cosa veramente il produttore vuole fare, come rispetta il più possibile il terreno, però senza preconcetti o senza costruzioni mentali. 

In realtà, è molto semplice. Non abbiamo mai usato irrigazione. Abbiamo un impianto moderno, quindi densità abbastanza standard di 5000 ceppi per ettaro, quindi già una buona densità. 80 centimetri da pianta a pianta. Non usiamo erbicidi, non li abbiamo mai usati. Facciamo tutto manualmente. Tutti i lavori in vigna li facciamo manualmente, siamo in tre persone e non usiamo irrigazione, non usiamo concimi, usiamo concimi organici ma in realtà non abbiamo concimato per più di 15 anni, perché avevamo la fortuna anche qui, non è dettato cosi da un’idea campata in aria ma viene da dati scientifici, viene dalle analisi che abbiamo fatto sul terreno insieme al nostro agronomo. Venivamo da terreni vergini, quindi avevamo una fertilità iniziale incredibile e per iniziare a lavorare con rese molto basse, ci abbiamo messo 15 anni in cui abbiamo tolto. Il vigneto, sostanzialmente ha preso solo acqua piovana. Noi abbiamo lavorato con inerbimento permanente. Se facevamo la l’erba e non davamo assolutamente niente al vigneto, quindi né acqua né concimi niente preso solo acqua piovana per 15 anni.

 In più, lavorando con cordone speronato, questo ha portato tutto a lavorare in riduzione, a lavorare con rese per ettaro molto basse. Però il fatto che le piante siano abituate da sole a cercare i propri nutrienti e non a riceverli dall’esterno adesso ci sta aiutando molto con il cambiamento climatico.

Con le temperature sempre più alte ovviamente. Stiamo arrivando veramente a dei picchi estremi. Queste temperature mettono in difficoltà un po’ chiunque che lavori in agricoltura. Oggi però, le nostre piante sono sicuramente abbastanza resistenti proprio perché hanno questa capacità di trovare, di essere abbastanza autosufficienti.

A.G: Parlando appunto dei vigneti, hai scelto, avete fatto una selezione con tuo padre dei vitigni più adatti. Mi ha colpito, anche all’epoca nel 2018, la storia del Vermentino corso che è arrivato qui. E lo trovo una scelta bellissima, può darsi che sia anche tornato al suo posto di origine. Possiamo immaginare che il Vermentino sia arrivato forse dagli Etruschi -perché no- fino alla Corsica.

M.M.T:  È stata una scelta… Io ancora all’epoca non decidevo, quindi è stata una scelta di mio padre e dell’enologo. Gabriele ha avuto questa intuizione che l’ha sottoposto a mio padre. L’aveva già sperimentato in altre aziende sulla costa, con risultati molto interessanti. Per quello ci ha detto di provare e di scommettere su questo clone corso di Vermentino.

Oggi devo dire che con le prove che abbiamo fatto in questi anni, i risultati siano veramente incoraggianti. È un clone che è stato selezionato in un piccolo paesino al sud della Corsica, a Sartena. 

Un dato interessante per capire, noi qui, siamo alla stessa latitudine del centro sud della Corsica. Quindi c’erano ovviamente delle similitudini: così vicino al mare, terreni costieri… Insomma, c’erano delle similitudini che ci hanno spinto a sperimentare con questo clone. Tutto il vigneto è stato sperimentale, come ricordavi tu, sono stati un po’ tutte scommesse. Eravamo molto piccoli, quindi potevamo permetterci di osare di più rispetto magari ad aziende più storiche, non avendo appunto nomi o storia da dover portare.

A.G: Oltre al Vermentino, non so se l’abbiamo detto. Hai petit verdot poi il Montepulciano.

Petit verdot per il Pantalone e il Montepulciano per il Velca e l’Aita.

M.M.T: Adesso lavoriamo solo in mono vitigni. Questo è stato un po’anche un mio cruccio dall’inizio: vedere cosa potesse dare un vitigno solo.

Abbiamo iniziato lavorando in blend, con vari vitigni, soprattutto il pantalone. Di bianco, abbiamo solo Vermentino quindi è stato da sempre l’unico bianco.

 Poi mi sono reso conto subito che la cosa che a me interessava di più, era vedere cosa un vitigno poteva dare in una zona. Quindi ci siamo concentrati sul Montepulciano, abbiamo dei cloni molto particolari che sono cloni marchigiani di Montepulciano. Il petit verdot che viene sicuramente da un retaggio, da un legame con il blend bordolese di Bolgheri. E poi il Vermentino. Questi sono i tre vitigni su cui stiamo scommettendo.

A.G: E nessuno è prodotto sotto la doc. È stato una scelta voluta? Per avere più libertà?

M.M.T:  Allora qua, abbiamo la Tarquinia doc. Un disciplinare credo degli anni 60 65 e che prevede però l’uso di Montepulciano, Sangiovese insieme anche ad una quota di Cesanese. Non lo trovo più attuale, forse, nei nostri tempi. Poi, ripeto è una nostra scelta stilistica, quella di lavorare su mono vitigni, quindi sicuramente non si adattava con il nostro disciplinare semplicemente. Lavoriamo rese molto basse, che sono forse più basse di qualsiasi disciplinare perché noi lavoriamo dai 40 quintali/ettaro ai 25 della riserva. E però ecco ci interessava lavorare su un mono vitigno quindi il Montepulciano anche in questo caso in purezza come si esprimeva.

A.G: Torno un attimo su una domanda che ti ho fatto all’inizio. So che vendi moltissimo all’estero, nel mercato statunitense. Come fai a spiegare il territorio? Quando appunto il territorio stesso è poco conosciuto, sei fuori di un disciplinare che potrebbe anche aiutare a far capire da dove vieni.

M.M.T: Bella domanda. Perché forse ecco, quello di cui avremmo bisogno secondo me nel Lazio, è forse di rivedere un po’ i disciplinari. Questo forse, è un’idea mia.

A.G: Non sei l’unico.

M.M.T: E avremmo bisogno un pochino più di caratterizzare soprattutto i vini sul territorio. Probabilmente i vini si stanno caratterizzando sul territorio più per volontà delle aziende. Ovviamente dove il disciplinare non arriva, probabilmente arriva il nome aziendale. Mi piace vederla come una fase diciamo… in anticipo rispetto a… Mi piace poi pensare che verrà tutto successivamente quando si definiranno un pochino i vitigni.

Il Lazio, nel bello e nel brutto, è che è una regione molto ampia, molto eterogenea. Ha delle zone vocatissime, ma molto diverse tra loro, con tantissimi vitigni. Quindi all’estero, mi metto nei panni… Ma non solo all’estero, anche in tutta l’Italia: del Lazio, c’è un’idea ancora molto confusa e i vitigni fanno difficoltà ad adattarsi, ad avere un riferimento chiaro, legandoli ad una zona in particolare. Noi nel nostro piccolo, ci stiamo provando, lavorando in mono vitigno e lo facciamo conoscere ovviamente negli Stati Uniti attraverso il nostro importatore che devo dire, anche lui, è molto bravo nella comunicazione. Quindi ci affidiamo a lui perché poi ovviamente è un mercato lontano da noi, ormai vicino in qualche maniera, ma anche molto lontano.

A.G: Molto recettivo però.

M.M.T: Molto. Molto vivo anche. E forse quello è stata una nostra chiave, c’è molta richiesta.

A.G: Curiosità.

M.M.T: Molta curiosità, esatto. Verso i piccoli artigiani, le piccole aziende artigiane che lavorano in una certa maniera. E oggi si fa meno difficoltà secondo me, a dare dei prodotti a un prezzo elevato, se dietro hai una certa filosofia produttiva, una certa attenzione alla sostenibilità. Oggi per fortuna il consumatore è molto attento, quindi questo aiuta.

A.G: E in Italia invece, come viene percepito? Perché appunto il Lazio non è, l’ho già detto, non è la prima zona alla quale si pensa. Tu vendi e so che ci tieni molto, ad essere presente qui a Tarquinia e anche a Roma.

M.M.T: Sì. Punto tantissimo sul mercato di Roma su cui abbiamo un’agenzia che ci rappresenta commercialmente.

E stiamo facendo un bel lavoro. Perché è casa, sostanzialmente. È la nostra regione.

Io ci tengo tantissimo… Forse la mia missione se così si può considerare -ed è stato la sfida più difficile e per me, uno dei primi ideali che mi ha convinto- è quello di riscattare il nome del vino del Lazio.

C’è bisogno proprio di rivedere. Tante volte vedo che c’è molto più pregiudizio, c’è molta più difficoltà nel convincere una persona della stessa regione che invece fuori.

Fuori, c’è molta più curiosità, c’è molta più attenzione. Però ancora il Lazio deve fare tantissimo. Noi ci stiamo provando, sul fatto di alzare la testa, di riscattare un nome, una Regione, che non ha niente meno ad altre regioni.

 E devo dire rispetto agli ultimi anni che adesso si stanno facendo passi da giganti con le associazioni di sommleier. Stanno avendo un’attenzione particolare i ristoranti su Roma. Stanno facendo tantissima ricerca. Vengono da tanti ristoranti dai più importanti, dagli stellati. Ma anche i ristoranti di qualsiasi fascia oggi fanno tanta ricerca, hanno belle carte di vini. C’è bisogno di essere noi orgogliosi del lavoro che stiamo facendo. Perché oggi… Forse vent’anni fa, mancavano i prodotti di qualità. In generale mancavano tanti prodotti di qualità. Ma oggi, il Lazio è ricco di tantissimi produttori, tantissimi vini importanti, di qualità. E quindi grazie a persone, anche come te, che comunicano, che comunicano poi quello che faccio, se ci danno la possibilità poi di trasmettere… È quello che dicevamo prima, no? Manca sempre, molto spesso, questa parte carente: far capire la filosofia del produttore, cosa c’è dietro. E questo grazie poi, alle persone che lavorano alla comunicazione, come te.

A.G: Ti ringrazio. È un gioco che si fa a vicenda, perché senza te non sarei qui oggi. 

Parlavamo prima della registrazione, del fatto che spesso il vino arriva appunto al consumatore senza avere il messaggio che magari vuole trasmettere il produttore.

Il vino è la somma di tantissime azioni, decisioni, scelte, amore, passione… che viaggia in tutto il mondo. Spesso arriva sulla tavola di qualcuno in grado di apprezzarlo dal punto di vista sensoriale, ma magari non sa tutto quello che c’è stato dietro. Se tu avessi la possibilità di mandare con la tua bottiglia un messaggio al consumatore, che sarà a qualche migliaio di chilometri, quale sarebbe?

M.M.T: Quello di essere curiosi. Quello di essere curiosi, di andare a scoprire quello che c’è dietro la storia del produttore, quello che vuole comunicare, l’obiettivo. 

Può sembrare banale, però non lo è. Perché forse i piccoli artigiani in realtà hanno la fortuna di essere l’azienda. Cioè l’azienda diventa sostanzialmente la tua persona. 

Questo è un pro e un contro ovviamente. Ma nel mio caso, ho cercato sempre di rimanere fedele il più possibile alle mie idee. Quindi spero che questo in qualche modo arrivi al consumatore finale. Cioè tutte le idee che ci stanno dietro. 

Il vino, come hai ricordato, è fatto di tanti fattori, tante cose che non si possono ridurre. Ma c’è dentro il vino, la bellezza.

Ma quello che mi ha fatto innamorare del vino, di questo mondo, è la sua complessità, il suo legame con le persone, la parte culturale, la parte legata al territorio, alla storia. Quindi è una materia complessa. E proprio questa complessità, la difficoltà a farla arrivare al consumo dei vini? Non saprei. Questa probabilmente è una curiosità anche mia, è una domanda che ti pongo. Però, quello spero, è che arrivi comunque un messaggio.

A.G: Il vino è sicuramente un messaggio non verbale. Comunque il tuo messaggio è molto molto coerente, ti ripeto, tra l’oggetto, la bottiglia, il vino, l’attenzione che hai in vigna, l’amore per la terra -come ogni ogni vigneron ha sicuramente. Arrivano comunque molte cose dalle tue bottiglie. Senti, su un aspetto forse un po’ più personale, c’è un vino non tuo che ti ha ispirato? Prima di cominciare o anche dopo aver cominciato.

M.M.T: Non uno in particolare, sono sincero.

Tanti vini, tanti vini e tante persone. Forse io rimango dell’idea che le persone sono fondamentali per fortuna, in questo mondo. 

Quindi non potrei citarne una. Ma ci sono tante persone che mi hanno ispirato tantissimo in prima persona con i loro progetti e quindi non solo i loro vini.  Certo i vini sono stati il mezzo per conoscere le persone che ci stanno dietro. E sono tantissime, lo ripeto. 

Le prime persone a cui devo tantissimo sono ovviamente mio padre e Gabriele l’enologo. Poi Guido. Quindi sono le tre persone che sono sicuramente sono il perno di questo progetto. 

Però poi la bellezza che strada facendo in questi 10/15 anni, ho incontrato tantissime persone strada facendo e cerco sempre di ascoltare tutti. Cerco sempre di portarmi a casa qualcosa da ogni incontro e spero di farlo anche oggi.

A.G: Quindi stavo per chiederti poi, se avessi avuto mai un mentore? Oltre ovviamente a tuo padre e all’enologo. Qualcuno che ti abbia ispirato nel tuo progetto.

M.M.T: Allora se devo fare un… È difficile. È difficile fare un nome perché poi ovviamente.

A.G: Possono essere anche più di uno…

M.M.T: Possono essere più di uno. Allora sicuramente, devo dire, una delle prime persone che invece si occupa di comunicazione, dalla parte giornalistica, a cui devo tanto, è stato Armando Castagno perché.

Armando sicuramente, Armando e Monica [Coluccia] poi,  sono due persone a cui devo tanto, perché sono stati tra i primi a credere in me, in questo progetto. 

Armando mi ha messo nella sua selezione della prima edizione di Vini da scoprire. Quello mi ha portato a conoscere il nostro importatore negli Stati Uniti. Ma al di là della parte diciamo, dell’aspetto, questa era solo per dire come poi una cosa ne apre un’altra. 

Però quello che umanamente a me hanno dato tanto loro, è stato il fatto di credere in qualcosa che era molto embrionale, in quegli anni. Quindi di riuscire a vedere, di aver visto, qualcosa in più rispetto ad altri. E crederci per primi. Quindi è una cosa a cui sarò sempre legato. 

Quindi io dovrò sempre qualcosa. Con loro sì, c’è stato sicuramente qualcosa. Mi hanno convinto che ci fosse qualcosa su cui realmente indagare e valesse la pena di portare a termine -forse un termine non ci sarà mai- però di farci una scommessa di vita.

A.G: Certo. Avresti un consiglio, -con tutta l’esperienza che hai, e il vissuto- avresti un consiglio da dare a un giovane che oggi vorrebbe lanciarsi anche con un paio di ettari di terra e avviare un’azienda viticola?

M.M.T: Il consiglio è di farlo.

Consiglio di non farsi frenare dalle paure, che sono tante, dai problemi che sono tanti, dai budget limitati che ci sono sempre… di farlo. Di farlo. 

Per me la differenza, la discriminante, è la vera motivazione. Se si ha una vera motivazione, se si crede veramente in qualcosa, vale la pena di farlo e vale probabilmente per qualsiasi cosa oltre, anche oltre il vino. Però per me, è la passione il vero motore, che mi muove ogni giorno. Quindi quello ovviamente anche di essere molto aperti di mente, di ascoltare tanto le persone. Veramente perché imparare… sono passati 15 anni, un po di esperienza, qualcosina l’abbiamo fatta, ma continuo sempre a studiare, a imparare tanto, ad ascoltare tutti. Questo ci fa crescere più in fretta, imparare il più in fretta possibile, e questo vuol dire ascoltare tanto gli altri.

A.G: Certo, certo. C’è un vino che avresti voluto fare, un vino che hai bevuto e ti sei detto questo? Sì, l’avrei fatto io.

M.M.T: No. Sai perché? Perché comunque non sarebbe legato al territorio. 

Ripeto, qua, la bellezza è scoprire cosa? Per me la missione è stata quella di. 

Sono nato e cresciuto qua, con l’idea che non si parlava assolutamente di vino in queste zone. 
Se ne parlava in modo… cioè, c’era poco convinzione in questi territori. 

Quindi la scommessa, -che non ritengo ancora vinta ma ci siamo nel pieno- è quella di cambiare questa mentalità.

 Quindi mi piace più vedere cosa può venire fuori da questi territori. E noi forse la scommessa, il coraggio che abbiamo avuto, è stato quello di uscire con prezzi importanti. Abbiamo fatto capire secondo me, sul territorio, che per lavorare con materie prime di primissima qualità e con persone di primissima qualità, di primissima scelta, c’è bisogno di investire tanto e c’è bisogno anche di avere e tenere prezzi alti. Perché poi servono per avere investimenti importanti. Per me la scommessa è quella. È quella di cercare di cambiare la mentalità e la visione sul vino del Lazio, che non ha, ripeto, secondo me, niente di meno rispetto a tutti gli altri vini anche importanti del nostro Paese.

A.G: Assolutamente. Se uno viene a trovarti ti trova?

 Ho visto che sul sito che accogli di pomeriggio. Bisogna chiamarti magari prima per assicurarsi di trovarti in azienda?

M.M.T: Sì sì, la prenotazione. Allora noi siamo aperti il pomeriggio dal lunedì al venerdì dalle 15 alle 18. E però gradita sempre la prenotazione telefonica, perché siamo in tre e lavoriamo sempre.

 Ma ci fa sempre piacere accogliere persone in azienda. Anzi io invito sempre a venire a vedere perché secondo me, le aziende vanno viste, vanno visitate.

A.G:  Invece un posto dove possiamo trovare i tuoi vini anche a Roma? so che vendi negli Stati Uniti, non so se vendi altrove all’estero. Hai una produzione, non so se l’ho detto, molto molto piccola.

M.M.T: Sì sì, allora ci sono molti posti.

Come dicevi tu prima, ci teniamo sempre ovviamente a essere presenti anche a Tarquinia e dintorni. Quindi in un mercato locale. Ovviamente il nostro mercato principale è comunque Roma. Quindi ci abbiamo tantissimi clienti, che vanno da alcuni ristoranti stellati, quindi importanti, comunque tanti ristoranti in zona centro. Ma semplicemente perché avendo poche bottiglie, dobbiamo concentrare su pochi clienti. Cerchiamo sempre… comunque abbiamo tantissima richiesta. Lavoriamo sempre in prenotazione anticipata. Però cerchiamo sempre di introdurre chiunque voglia mettere i nostri prodotti in carta. Magari ci vuole un po di tempo, però poi inseriamo. 

Qualche riferimento per dare un’idea su Roma: andiamo da ristoranti come Armando al Pantheon, La Ciambella, ristoranti stellati come Imàgo, Hotel Eden o Pascucci al Porticciolo con cui abbiamo fatto un ottimo lavoro. E poi enoteche, da Roscioli salumeria, altre enoteche un po più piccoline come Enoteca Bortone o La Differenza, Gargani, insomma. Siamo presenti. Poi ovviamente chiunque vuole, può contattarci, gli diamo volentieri tutta la lista dei nostri contatti in zona.

A.G: Bene, un’ultima domanda, poi ti lascio alla tua giornata di lavoro. Senti, a me incuriosisce moltissimo l’Aita. Invito, peraltro tutti ad andare a vedere sul sito la costruzione del progetto, la costruzione del vino, dell’etichetta che un lavoro veramente bellissimo. Quando consigli, quando consiglieresti di aprirlo?

M.M.T: È un progetto così ambizioso e grande, anche per noi, lo siamo scoprendo strada facendo. La scheda tecnica diciamo una vita di un prodotto che vale più di vent’anni quindi è un prodotto su cui scommettiamo per l’invecchiamento per il lungo periodo. Nasce appunto da questa esigenza. Usciamo con le altre tre linee, abbiamo tanti clienti comunque che ci mandano dei feed-back con una bottiglia di Velca, di Pantaleone con alcuni anni le spalle e tengono tranquillamente diciamo entro i dieci anni. 

Aita, nasce da quell’idea di prima, di fare alzare la testa ai vini del Lazio. Di dire che anche nel Lazio, si possono fare vini importanti e vini da lungo raggio. Questo era un po’ l’idea. 

Quindi l’Aita secondo me andrebbe stappato almeno dopo quattro/cinque anni dall’uscita in commercio. 

Poi capisco ovviamente che ognuno -è molto soggettivo- c’è chi ama versioni più giovani. Però è un è un progetto che meriterebbe di essere aspettato.

A.G: Sì ti posso dire io ho ancora delle bottiglie di Velca del 2017, e una l’ho aperta forse due tre mesi fa ed era perfetta. Stiamo parlando della versione rosato del Montepulciano. E giusto per chiudere, non te l’ho chiesto. La lavorazione dell’Aita?

M.M.T: Allora viene da una selezione che proviene da una piccola zonazione che abbiamo fatto all’interno del nostro vigneto di Montepulciano.

Ci siamo accorti che una parte era più vocata per una raccolta tardiva.

 Quindi abbiamo iniziato a fare sperimentazioni su uve raccolte a metà ottobre. Per dare un’idea, iniziamo da fine agosto/primi di settembre con il bianco e terminiamo la vendemmia del Pantaleone sempre intorno alla fine di settembre. Quindi Aita ci permette, ci consente il Montepulciano tardivo, di fare questa raccolta un po più tardiva. Stiamo cercando di capire com’è l’evoluzione dei tempi. Quando è il momento ideale. Quindi di anno in anno cambia sempre, ma sta sempre intorno alla prima quindicina di ottobre. Quindi raccolta tardiva, uve super selezionate, è veramente solo una prima scelta di uve Montepulciano. Parliamo di rese per ettaro che stanno intorno i venti 25 quintali quindi molto molto bassa. La portiamo in cantina, lavoriamo subito e fa fermentazione in acciaio, senza aggiunta di lieviti selezionati. Quindi con fermentazione spontanea, solo protetta da azoto, molto molto semplice. In realtà senza pied de cuve niente fa fermentazione spontanea. Partendo con uno starter. 

Finita la fermentazione, lo mettiamo se tutto va bene, perché poi ovviamente la fermentazione spontanea ha tutta una serie di problematiche… Se tutto va bene l’enologo dà l’ok e lo mettiamo poi direttamente in barrique.

Noi abbiamo avuto la fortuna di avere da Taransaud il loro modello più importante, il T5. e quindi noi abbiamo una barrique dedicata all’anno per Aita e fa 18 mesi di affinamento in legno piccolo in barrique. 

È un legno molto stagionato, un legno importante. Perché anche lì è una prima scelta. Solo legno di rovere francese, proveniente dalla foresta di Tronçais e stagionato per cinque anni all’aria aperta. Questa lunga stagionatura devo dire dà un proprio uno stile, un imprinting al vino importante. 18 mesi di legno piccole, poi nove mesi affinamento in bottiglia. 

Adesso stiamo cercando di allungare un po’ il tempo di uscita di Aita, cercheremo con il tempo di allungare la permanenza in bottiglia prima dell’uscita sul mercato. Ci siamo accorti appunto che ha bisogno ha bisogno di tempo.

Va aspettato.

A.G: Ultimissima domanda. Un progetto futuro?

M.M.T: Allora un progetto futuro riguarderà il… Adesso stiamo facendo un nuovo piccolo impianto. Quindi ci allarghiamo un pochino ma sostanzialmente un altro ettaro quindi arriveremo ad avere tre ettari in totale o poco più e quindi manterremo assolutamente una dimensione. Cioè per me rimanere fedeli con una produzione artigianale, è comunque una parte importante di questa filosofia. Quindi riusciremo a lavorare sempre nello stesso modo con un pochino più di base di uve. Ovviamente il vigneto nuovo cercheremo un po di capire come usarlo perché adesso invece il vigneto per così dire vecchio diciamo a 15 anni inizia a essere in una prima fase di inizio di maturità quindi le piante sono in equilibrio, sono veramente in una fase interessante. e il nuovo progetto riguarderà probabilmente uno studio sul bianco che stiamo già facendo e quindi non vi svelo molto però riguarderà qualcosa sul sempre sul Vermentino.

Sul Vermentino.

Diciamo che Aida ha bisogno secondo me di una di una figura femminile a suo fianco.

A.G: Quindi aspetteremo con ansia.

Grazie. Grazie Marco moltissimo per avermi ricevuta, per questo tempo dedicato. È stato veramente un grande piacere venire qui.

M.M.T: Grazie a te veramente un piacere per me. è un onore un piacere poi ripeto veramente a questo è veramente importantissimo

Ci aiuta a comunicare diciamo al meglio la la nostra idea quindi grazie a te veramente che sei venuto fino a qua.

A.G: Tu faciliti veramente il lavoro. Perché chi non avrebbe voglia di venire in azienda. Veramente un bellissimo progetto, complimenti.

M.M.T: Grazie.