Ep.20 | Aujourd’hui, c’est Cagliari! Sardegna Coast to Coast 5

Épisode n°20

c’est encore un petit nombre me direz-vous, mais ce n’est que le début ! Vinoterso a tout le temps de grandir, c’est une promesse. 

 

Un bref détour avant de rejoindre la destination annoncée pour aujourd’hui, rappelez-vous c’est Cagliari.

Un bref détour je vous disais, en fait deux… tiens. 

Le premier : 

Vivez-vous à Genève ? 

Si la réponse est oui et puisque vous êtes à la recherche d’un bon plan très bon vin italien puisque vous écoutez vinoterso, le 23 de la rue de carouge est sans hésiter votre destination. 

D’autant plus que la semaine prochaine, jeudi 13 octobre, le caviste du 23 de la rue Carouge anime une dégustation 100% italienne.

Je vous en parle parce que j’ai fait un petit tour à Genève ce week-end. Et en recherchant de bonnes adresses pour étoffer mon carnet d’adresses de bons plans très bons vins justement, j’ai rencontré Yann, l’heureux propriétaire de la cave des Poètes, au 23 rue de carouge et qui a tout ce que je recherche chez un caviste. Et j’ai de la chance, Yann a accepté d’être l’hôte de vinoterso, donc à venir très bientôt le fruit audio de notre rencontre !

 

Juste pour que vous ne le ratiez pas, une autre belle rencontre au programme jeudi 13 octobre, cette fois pas besoin d’être à Genève parce que où que vous soyez dans le monde, il vous suffira d’écouter vinoterso., la semaine prochaine re-direction Mamoiada à la rencontre de Francesco Sedilesu. Bomba.

Mais revenons à l’épisode d’aujourd’hui, 5ème volet de la série Sardegna Coast to coast, 

Ou comment prolonger le bénéfice de mes vacances en cette matinée d’octobre encore tiède je dois dire. 

Même si ce retour en arrière est un peu aussi le passage en revue de ce que je n’ai pas eu le temps de faire. En préparant ce podcast et en relisant les notes que j’avais rassemblées pour organiser mon séjour, je revoie toutes les adresses que j’avais prévues de visiter. Une liste, on va dire, kilométrique… et disons que le sud est de la Sardaigne a été un peu sacrifié lors de mon passage… il va falloir que j’y retourne…

Anche perché si je devais commander tous les vins que j’avais prévu de déguster, le prix serait de bien loin supérieur à un billet d’avion aller-retour Rome Cagliari avec location de voiture… no comment.

Bon il y a aussi il y a aussi les adresses que j’ai visitées sans les avoir programmées…

 

Après avoir fait les 74km de route entre Arbus et Cagliari, à travers les montagnes -vous vous rappelez, celles qu’on a déjà traversées pour atteindre le Sulcis ? j’ai préféré flâner dans les ruelles de Cagliari et sur la plage del poetto, non sans avoir fait étape avant chez Lillicu.

 

Aujourd’hui, petite transgression, je vous raconte Lillicu et le Costamolino di Argiolas brillant de légèreté qui a accompagné mon repas et une fois n’est pas coutume, je vous parle de vignes que je n’ai pas encore visitées, celle d’Antonella Corda et Elisabetta Pala.

 

Lillicu. Je crois que c’est la quatrième ou cinquième fois que je viens à Cagliari et je ne pense pas y avoir fait un séjour sans avoir pris le temps de m’y arrêter pour un déjeuner rapide ou prolongé. C’est une cantine à l’aspect et au service vraiment rustique, les longues tables sont partagées, le volume sonore est on va dire plutôt élevé, mais la friture, le thon, la pasta alla bottarga, font que l’on oublie tout le reste. 

Et le Costamolino pour accompagner le repas, simple, frais, incisif. Juste ce qu’il me fallait.

 

Costamolino c’est un Vermentino di Sardegna Doc, 100% vermentino donc. C’est le vermentino de base de la très célèbre maison Argiolas.

C’est un vin blanc sec et frais, sans complication, avec juste ce qu’il faut de senteurs agrumées, de fleurs blanches et une bouche cristalline de bonne persistance. Exactement ce qu’il faut pour accompagner l’excellente friture de Lillicu et leur melanzane alla parmigiana. 

Vous comprenez aussi pourquoi après un tel repas j’ai préféré une balade sur la sublissime plage du Poetto.

 

Lillicu, si vous passez par Cagliari, c’est à deux pas du port, dans une petite ruelle, il suffit de suivre l’odeur irrésistible de la cuisine pour le trouver, le nombre de personnes en attente d’une table devant le local indique que vous êtes au bon endroit. Sinon pour les plus pragmatiques, c’est au numéro 78, via Sardegna à Cagliari. Ça ne s’invente pas…

 

Bon deux mots sur ce qui aurait pu être la visite rêvée, la rencontre avec Antonella Corda.

Ou encore avec Elisabetta Pala de Mora e Memo.

Parce qu’à elles deux, elles cumulent tout ce que je rêve de raconter : une histoire de relève – elles appartiennent toutes les deux à deux des familles de vignerons les plus représentatives de la région, de super courage et de talent au service de vignobles qui donnent envie de plonger dans le verre.

Nous sommes à Serdiana à quelques kilomètres au nord de Cagliari, une terre de vermentino de cannonau, et de nuragus.

 

Antonella Corda est toute jeune agronome, quand elle décide en 2010 de reprendre deux vignobles de famille à Serdiana et de mettre en pratique ce qu’elle croit être fermement le futur de la viticulture : une gestion raisonnée, biologique et durable. 

 Elle prend soin de pieds de vignes de Vermentino, Nuragus et Cannonau.

Deux vignobles, le Mitza Manna 100% blanc, 200m au-dessus du niveau de la mer. Le sol est un mélange de sable, d’argile et de limon avec une forte présence calcaire qui donne élégance et fraîcheur aux blancs de Vermentino et Nuragus.

L’autre vignoble, Mitza S’ollastu, planté de Cannonau et de vermentino, un mélange de sable, d’argile de limon et calcaire mais caillouteux qui donne corps et puissance aux deux rouges.

 

Le fil rouge de ses vins -deux vermentino, un nuragus et deux Cannonau-, est certainement la délicatesse. Le plus acclamé est le Cannonau di Sardegna doc, mais j’avoue que j’ai un faible pour son vermentino. Vibrant, étincelant, et ce que je vais dire n’est pas très professionnel, mais il me met de bonne humeur. Est-ce que ça vous arrive aussi ? 

Le Vermentino selon Antonella est frais et élégant. Le dernier que j’ai dégusté, le 2021, propose comme il se doit tous les parfums du terroir sarde, le maquis, les herbes aromatiques et sauvages, la sauge, le thym, les agrumes aussi ceux riches en acidité comme le lime, le citron vert, et une veine iodée, les parcs à huîtres, les câpres aux sels… Belle cohérence en bouche, fraîcheur savoureuse, finale à la fois délicate et longue. 

Pour le côté technique, pas de fioriture mais vu le résultat dans le verre il n’y a pas de surprise, pressage délicat, fermentation en acier à température contrôlée et c’est tout.

Il ne me manque que la dégustation sur place.

 

 

L’autre maison dont j’avais envie de parler est Mora&Memo.

Une toute jeune maison aussi puisqu’elle a été créée en 2011 par Elisabetta Pala.

Après avoir travaillé avec sa famille, disons que Pala est un nom de famille assez connu en Sardaigne et en Italie, Elisabetta décide de lancer son propre projet avec 40 hectares de vignoble et de concrétiser son idée de Cannonau et Vermentino. Si j’y repense son histoire est assez similaire à celle de Simone Sedilesu, de VikeVike puisqu’Elisabetta a elle-aussi quitté le domaine familial pour se lancer.

Un pari risqué, ce qui n’a pas empêché Elisabetta de dépasser les préjugés -jeune, fille de… et je souligne fille- et réaliser pleinement son projet avec dynamisme et engouement.

Nous sommes encore à Serdiana, au nord de cagliari, deuxième commune de Sardaigne en termes de surface viticole, et si vous ne l’avez pas encore compris, une zone à très très forte vocation viticole. Collines calcaires, parfois marneuses, roche schisteuse.

Trois cépages, cinq vins. 

Tino Vermentino di Sardegna doc, Nau Cannonau di Sardegna doc, Tino Sur Lie Isola dei Nuraghi I.G.T., Ica Monica di Sardegna DOC et le petit dernier, é un rosé de Cannonau et Monica

Je ne les ai pas tous gouté, mais le Nau et le Tina 2021 que j’ai gouté sont joliment exécutés.

Si la délicatesse était le fil rouge des vins d’Antonella Corda, le dynamisme est certainement celui des vins de Mora et Memo.

Tino est lui aussi une belle représentation du paysage sarde, herbe sauvage, thym, romarin, maquis, fleurs blanches, fruits sucrés et minéralité, en bouche et c’est là que ça se passe, c’est une explosion de chaleur, de fraîcheur, de persistance et j’imagine qu’on est exactement là où Elisabetta voulait nous emmener, ossia chez elle à Serdiana.

Brève parenthèse technique : Exposition sud/sud-est, 220m d’altitude, sol – argile calcaire de moyenne colline, riche en squelette. Vinifié en acier à température contrôlé eu contact des peaux d’abord et sur les lies ensuite pendant environ six mois. 

 

Au Canada, Les vins d’Antonella et d’Elisabetta n’arrivent malheureusement pas encore, mais ceux de leurs familles respectives oui, les vins d’Argiolas sont disponibles sans difficulté, le costamolino en particulier, autour de 19 dollars, les vins de la maison Pala aussi, le cannonau riserva 2015 par exemple autour de 23 dollars.

En suisse, les vins d’Antonella et ceux d’Elisabetta sont disponibles en ligne, en cherchant un peu. J’ai trouvé le Vermentino et le nuragus d’Antonella Corda autour de 16 francs, les deux cannonau autour de 50 francs, un peu plus si je me rappelle bien pour le riserva. Et les vins de Mora e memo, ceux disponibles parce que tous ne sont pas disponibles, autour de 20 francs. Juste pour info Mora e memo s’écrit Mora – et commercial memo. 

En France, aucune crainte, les vins sont disponibles en ligne, Mora e Memo autour de 19 euros, entre 15 et 30 euros selon les vins. 

 

Bon, je me répète mais c’est promis j’y retourne et je m’y arrête. 

 

 

Puisque je parle de retour, ça tombe bien c’est la parfaite transition pour vous annoncer l’épisode de la semaine prochaine, un retour vécu et documenté à Mamoiada !

La semaine prochaine je vous raconte ma rencontre avec Francesco Sedilesu, vigneron, écrivain, ambassadeur de Mamoiada, créateur et moteur de l’association Mamoja.

 

A la semaine prochaine !